Un article de Francetv info avec AFP / Mis à jour le 14/04/2014

Lors de l'examen du projet de loi sur l'avenir de l'agriculture, les sénateurs ont adopté un amendement autorisant des tirs de prélèvement dans les communes touchées par des attaques.

Le Sénat a autorisé, lundi 14 avril, les éleveurs d'ovins à abattre des loups dans des conditions encadrées, malgré l'opposition des écologistes. Cette disposition est contraire à la convention de Berne signée par la France qui classe les loups en "espèce strictement protégée".
A l'occasion de l'examen en première lecture du projet de loi sur l'avenir de l'agriculture, les sénateurs ont voté un amendement qui prévoit qu'en cas d'attaque, le préfet délivre à l'éleveur une autorisation de tuer des loups pour une durée de six mois sur le territoire de sa commune. Le projet de loi doit maintenant être à nouveau soumis à l'Assemblée, qui en avait approuvé une première version en janvier.

La responsabilité de l'Etat en question
"La situation devient intolérable dans les régions où le loup se multiplie", a souligné le rapporteur Didier Guillaume, selon lequel "on y assiste à une disparition du pastoralisme". "L'augmentation du nombre de loups en France pose des problèmes notables aux éleveurs", a reconnu le sénateur écologiste Joël Labbé.
Pour autant, "l'Etat doit s'assurer du respect de la convention de Berne, mais aussi assumer la responsabilité de la régulation des meutes et protéger les éleveurs et le pastoralisme. Il ne peut se dédouaner de ses responsabilités".

Pour des pâturages "indemnes de prédateurs"
Les sénateurs ont par ailleurs adopté un amendement autorisant l'abattage des loups dans des zones de protection délimitées chaque année par arrêté préfectoral, indépendamment du prélèvement défini au niveau national. Ces zones seront constituées des communes dans lesquelles des dommages importants ont été constatés. De son côté, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a proposé d'autoriser, sous certaines conditions, la destruction de loups lors de chasses et de battues organisées sous la responsabilité des préfets, mais les sénateurs ne l'ont pas suivi.
Comme l'explique Frances 3 Alpes, dès le début de l'examen du texte, les sénateurs avaient voté un amendement centriste affirmant "le caractère indispensable d'espaces de pâturages d'avenir, préservés de l'enfrichement et indemne de prédateurs".
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